Après vérification, l'article n'a psa encore été poster sur le Forum, alors, voilà qui est fait!
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Chanson
Mis en ligne le 20/09/2008
Suarez, entre Mons et Madagascar Sophie Lebrun
Annoncé par le single éponyme, l'album "On attend" de ce groupe atypique est sorti vendredi. Un son chaleureux, "plus tisane que café".
RENCONTRE
Fine pluie de cordes aiguës et voix douce, le titre-phare de Suarez s'est baladé sur les ondes radio tout l'été : "On attend que le monde change, on attend que la vie nous range [...]; c'est finalement bien plus excitant de regarder droit devant." Aller de l'avant, c'est ce qu'a fait ce quatuor, qui n'a pas attendu d'avoir un contrat avec une maison de disques pour enregistrer, il y a un an déjà, le premier jet de son premier album. Marc Pinilla lui-même ne s'est pas rangé dans la vie que lui traçait a priori son diplôme de sciences-éco, ni même dans la voie musicale qui avait sa préférence, le pop-rock. A 28 ans, il est donc l'auteur et interprète de ce groupe de chanson française qui a sorti, hier sur le label 30 février, l'opus "On attend".
Le hasard, les rencontres ont joué un rôle important dans cette aventure. Certes, le Montois avait des affinités avec la musique : "Mes parents m'ont poussé à aller à l'académie, j'ai appris la flûte traversière pendant dix ans, et à l'adolescence j'ai compris qu'il fallait une guitare pour conquérir le coeur des filles. J'ai surtout écouté de la pop anglaise, Nirvana, puis Radiohead...". Etudiant à la Fucam, il se produit dans des groupes amateurs. C'est dans ce cadre qu'il rencontre à Mons, dans le studio du groupe malgache N'java, l'un de ses membres, Dada Ravalison. Un artiste immergé, depuis toujours, dans la musique. "Ma première guitare, je l'ai fabriquée moi-même à l'âge de 5 ans, raconte l'intéressé. Plus tard est née l'aventure : je suis parti faire de la musique à Mayotte, à la Réunion, en Europe, et je suis rentré dans N'java où jouaient deux cousins". De la musique traditionnelle du Sud de Madagascar "mêlée d'instruments modernes" , résume-t-il.
En français, s'il vous plaît
La rencontre entre Marc et Dada est décisive. "C'est Dada qui m'a dit un jour : arrête de faire de la pop anglaise, on ne comprend pas ce que tu dis, chante en français, raconte l'interprète. On a essayé, composé quelques titres ensemble, et réussi à convaincre ses cousins de rentrer dans le projet". Avec Max (imin) et Pata Randriamanjava, respectivement à la basse (et au mixage) et à la batterie, ils forment donc Suarez.
Chanter en français n'était pas une évidence, loin de là, pour Marc. "J'avais de l'aversion pour cette langue, je trouvais plus facile de mettre une mélodie sur l'anglais (mon pseudo-anglais en l'occurrence), je pensais qu'il était plus chantant. Finalement, non. Ce qui nous a aussi rapprochés de la chanson française, c'est la nouvelle scène, qui l'a modernisée : Thomas Dutronc, Olivia Ruiz, Renan Luce...". Au jeu des reprises, toutefois, Suarez s'attaque carrément à deux "monstres", Piaf ("La vie en rose") et Brassens ("La non demande en mariage"), en réécrivant leurs mélodies. Le groupe montois n'est pas le genre à se prendre la tête : "Il est impossible d'imiter un monstre, précisément. Donc autant l'adopter et le mettre à notre sauce", non ?".
La "sauce" Suarez est à la fois douce (cela tient notamment à la voix, parfois un peu monocorde ?) et épicée, avec des rythmiques entêtantes et en particulier une petite guitare accordée sur le mode malgache. Pas mal de guitare folk, un peu de piano, une pointe d'ukulélé, de guitare électrique, de xylophone. Un enrobage essentiellement acoustique et dicté par le souci de simplicité, de dépouillement. "Pour l'album suivant, on mettra encore moins, il faudra plus d'espace encore, de respiration" insiste le chanteur.
"Besoin d'air"
N'est-ce pas lui qui chante "Besoin d'air" ? "Je m'empêche de dormir; je crains toujours le pire [...]; je refuse de rêver; un peu trop réaliste"). C'est tout lui, ça, admet-il : volontiers stressé et insatisfait. Mais il trouve dans l'art un apaisement. Au fond, la musique de Suarez, son compère Dada la voit comme "une sorte de remède. Pas d u café, plutôt de la tisane. A savourer avant ou après le travail, relax". Tisane qui peut virer au thé, sur scène, quand le cousin Pata se lâche dans une impro de percussions.
Les relations homme-femme et la recherche de l'équilibre personnel sont au coeur des textes, empreints aussi de simplicité, de spontanéité. "Ce sont les dix premiers que j'ai écrits ! Ou plutôt co-écrits, avec un ami, avec ma femme...; ça part de discussions, que je note assez vite" confie Marc.
Le nom du groupe ? Il réalise la synthèse entre les origines de ses membres : Diego Suarez est le nom d'une ville de Madagascar, et la sonorité colle bien aux racines latines de Marc Pinillo, de père espagnol et mère italienne.
Ce petit monde est ancré à Mons. "On aime Bruxelles, mais c'est trop de mouvement, de vibrations, de jalousies. Mons, c'est paisible, c'est bien pour composer. L'hiver approche, là...". Le duo fondateur de Suarez est impatient de concocter quelque nouvelle "tisane".
Suarez, "On attend", 30 février/Bang ! En concert le 26/9 à Bruxelles (Cirque Royal/Nuit du Soir), 27/9 à Andenne (Fêtes de Wallonie), etc : cf. www.suarezlegroupe.be