Article Metrotime 30.09.08

Les balades douce-amères de Suarez


Leur chanson « On attend » a été diffusé sur toutes les radios cette été. Entre deux prestations au Cirque Royal, pour la Nuit du Soir, vendredi dernier, et avec Coralie Clément, le 11 novembre prochain, ils sont sur toutes les scènes et dans tous les médias. Suarez n’attend plus mais fonce à toute allure...

N’avez-vous pas l’impression que les choses ont été très vite pour vous ?
Marc Pinilla (chant) : La notion du temps est différente selon les points de vue. Les choses ont été très vite, c’est vrai. Nous avons gagné un concours aux Francofolies. Puis, tout s’est enchaîné : nous avons signé un contrat avec Bang et toutes les radios ont diffusés « On attend ».

Qu’est-ce qui vous inspire ?
A la base, nous ne sommes pas des musiciens de chanson française. Mes trois amis malgaches sont plutôt actifs dans les musiques du monde. Je viens de la pop anglaise. Le déclic est venu avec cette nouvelle scène, toute la fraîcheur et l’innocence dans les textes qu’on retrouve chez Olivia Ruiz, Thomas Dutronc et Renan Luce. Cette vague, avec beaucoup d’instruments acoustiques, nous a inspiré et nous a donné envie de faire de la musique dans le même esprit. Malgré tout, nous avons gardé l’empreinte de la musique malgache dans notre façon d’écrire...

Et au-delà de la chanson française, quelles sont vos influences ?
C’est clairement la pop anglaise et toutes les chanteuses soul, comme Ayo et Asa, qui nous ont bercé. Ce sont des musiques qu’on écoute pour les mélodies. Avant d’être des auteurs ou des poétes, nous sommes avant tout des mélodistes. Les courants musicaux afro, soul, pop et tout ce qui est ensoleillé, c’est ça aussi qu’on retrouve chez Suarez.

Vous avez aussi un côté jazzy et bluesy très marqué. Y a t-il une direction qui vous tente plus qu’une autre?
Pour notre premier album, il a fallu faire un compromis entre plein de choses. Il fallait un truc qui convienne à tout le monde. Nous avons a pris ce qu’on souhaite le plus et nous avons mis de côté nos désirs personnels pour faire un véritable travail de groupe. J’aurai aimé faire du rock mais dans le groupe il y a des jazzmen qui apportent aussi leurs influences. Nous avons mélangé le tout, en évitant d’être extrême dans un sens ou dans l’autre. J’ai la chance de faire partie d’un groupe avec trois musiciens très doués qui savent tout jouer. Il y a une infinité de possibilités mais il faut aussi se fixer des contraintes. Il y a la crise du disque et ce n’est pas évident de s’en sortir dans le milieu. Pour se faire entendre et exister, il faut aussi satisfaire les radios et leurs auditeurs. Nous avons envie de faire la musique que nous aimons, mais aussi que les gens aiment.

Il y a beaucoup délicatesse dans vos chansons. Est-ce votre marque de fabrique?
On compare souvent notre album à un médicament. Il faut que ça coule de source. On aime la musique évidente, qui va de soi. Il faut que les gens s’y retrouve. Il y a des choses qu’on ne connaît pas et n’aborde pas les choses en faisant la guerre. On a tenté de la modeler et de pénétrer ce milieu. Il y a de la délicatesse, c’est vrai mais aussi beaucoup d’innocence.

Qu’est-ce qui définit le son de Suarez?
La ligne directrice, c’est l’acoustique. Dans les chansons de suarez, il y a toujours deux guitares accordées différemment : une folk classique à l’européenne, et l’autre version malgache, avec un acordage particulier à l’africaine, en open. C’est ça qui fait sonner Suarez.

Dans tes textes, les relations semblent être une source d’inspiration incontournable...
Il y a moyen de parler de tout et de tout mettre en évidence. J’ai écrit la chanson « Je mens », parce qu’on ment tous un petit peu dans la vie. Il y a des fois où c’est négatif et d’autres fois où ça permet de faire avancer les choses. « Aïe, aïe, aïe » raconte l’histoire d’un dragueur foireux, un peu comme moi ou la plupart des gars qui ont connu l’un ou l’autre plan un peu naze. Ce sont des petites anecdotes. « On attend », le titre d’une chanson et de l’album, on le voit de façon très ironique. En fait, on n’attend pas, on avance (rire)

Votre album, c’est aussi une collection d’histoire d’amour...
C’est vrai. Il y a aussi « L’amant » qui confirme cette idée. C’est marrant et c’est triste. On a inséré deux reprises qui sont aussi des histoires d’amour. Ce sont deux histoires magnifiques. On n’a pas cherché à les copier à l’identique. Ce serait un manque de respect pour l’artiste. On est parti du texte sur lequel on a mis la musique qu’on ressentait. On l’a fait très rapidement. On aurait pu se dire que c’était un peu ringard. On ne fait plus attention au texte tellement on la connaît. Ce ne sont que trois phrases qui sont simplement belles. Les nouveaux arrangements permettent un nouveau regard et une découverte de cette chanson. Suarez, c’est la recherche de la beauté dans la naïveté.

Pouvez-vous dire du bien d’un autre artiste belge ?
Baptiste, de Saule. On a joué avec lui récemment. C’est un des pilliers de la nouvelle scène francophone belge. Il s’est battu pour sa musique. Je respecte vraiment ses textes. C’est un super auteur et une bête de scène. C’est un véritable guerrier.

Des envies pour la suite ?
On va profiter au maximum de ce qui nous arrive. Puis on fera un deuxième disque. On y travaille déjà.

Propos recueillis par David Dehard
www.clubplasma.be


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Merci Juju